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Prisca Huguenot

20 septembre 2021
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Telegram : le nouveau repère des cybercriminels

 

Selon une étude, les cybercriminels utiliseraient de plus en plus l'application de messagerie Telegram au détriment du Dark Web.

Comme le dévoile une enquête menée par le Financial Times et les chercheurs en sécurité informatique de Cyberint, de plus en plus de cybercriminels délaissent le Dark Web au profit de Telegram, la messagerie instantanée qui offre du chiffrement de bout en bout.

Ce n'est un secret pour personne. Les services de messagerie instantanée qui offrent des conversations chiffrées de bout en bout ont toujours été appréciés par les criminels.

Récemment, une augmentation de plus de 100 % de l'utilisation de Telegram par des cybercriminels a été enregistrée. Ceci peut s'expliquer par le fait que les utilisateurs ont afflué vers elle à la suite d'une modification de la politique de confidentialité de WhatsApp en début d'année. Cette polémique a créé un exode massif des cybercriminels vers Telegram, inquiétés de devoir transmettre potentiellement certaines données à Facebook.

Toutes ces messageries chiffrées telles que Telegram, WhatsApp ou Signal, posent un sérieux problème aux autorités de nombreux pays, qui souhaitent l'ajout d'un backdoor pour pouvoir consulter les messages privés, notamment dans les affaires de terrorisme ou de trafic de drogue. Et justement, il est possible que la dernière enquête du Financial Times appuie les propos de ces pays.

Telegram, une mine d'or de données sensibles

Selon les enquêteurs, il existe un réseau florissant de pirates qui partagent et vendent des fuites de données dans des canaux comptant des dizaines de milliers d'abonnés. Ainsi, certains canaux abritent des dossiers contenant entre 300 000 et 600 000 combinaisons d'e-mails et de mots de passe pour accéder à des services de messagerie, ou encore des comptes de plateforme de jeu vidéo comme Steam, Origin ou l'Epic Game Store. Les cybercriminels vendent également des informations financières, telles que des numéros de carte de crédit, des copies de passeport et des outils de piratage via l'application.

Tal Samra, analyste des cybermenaces chez Cyberint, explique : "Son service de messagerie chiffrée est de plus en plus populaire parmi les acteurs de la menace qui mènent des activités frauduleuses et vendent des données volées, car il est plus pratique à utiliser que le dark web". En plus d'être plus pratique que le dark web, Telegram est également moins susceptible d'être surveillé par les autorités, a déclaré Samra.

Après la publication de l'article du Financial Times, Telegram a fermé le canal qui contenait le plus de données à vendre. Dans une déclaration, Telegram a également indiqué qu'elle "a une politique de suppression des données personnelles partagées sans consentement" et qu'elle dispose d'une "force toujours croissante de modérateurs professionnels" qui supprime chaque jour 10 000 communautés publiques pour violation de ses conditions d'utilisation.

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