Meta et Apple revoient leurs stratégies en suisse et en Europe.

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Alors que les régulations européennes en matière de protection des données se durcissent, Meta et Apple adaptent leurs stratégies pour l'entraînement de leurs IA en Suisse et en Europe.
Meta renonce à l'entraînement de son IA avec les données des utilisateurs suisses
Le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT) a annoncé que Meta ne formera pas ses IA avec les données des utilisateurs suisses de Facebook et Instagram. Cette décision fait écho à une suspension similaire dans l'Union européenne (UE), en réponse aux régulations sur la protection des données.
En juin dernier, Meta avait exprimé son intention d'utiliser le contenu partagé par les citoyens de l'UE pour entraîner ses grands modèles de langage (LLM). L'objectif était d'améliorer la compréhension des langues et cultures européennes, ainsi que des tendances sur les réseaux sociaux. Cependant, l'autorité irlandaise de protection des données, où Meta a son siège en Europe, a imposé la suspension de ce projet, préoccupée par le respect des régulations européennes.
Les enjeux de la régulation en Europe
L'UE a été proactive dans la mise en place de régulations visant à protéger les données des utilisateurs contre une utilisation non autorisée, particulièrement pour l’entraînement des modèles d'intelligence artificielle. Les entreprises doivent se conformer à des règles strictes, telles que celles du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et du Digital Markets Act (DMA).
Ces régulations visent à garantir que les données personnelles ne soient pas utilisées sans consentement explicite des utilisateurs, tout en promouvant la transparence et la sécurité des services numériques. Pour Meta, cela signifie qu'aucune donnée des utilisateurs en Suisse ne sera utilisée pour améliorer ses modèles IA, un ajustement conséquent dans la stratégie de formation de ses IA.
Apple également impacté
Apple, de son côté, a choisi de ne pas déployer son service Apple Intelligence, basé sur la génération d'intelligence artificielle (GenAI), en Europe cette année. La décision est motivée par les contraintes imposées par le Digital Markets Act européen, qui, selon Apple, pourrait réduire la sécurité de ses produits et services s'il devait se conformer à toutes les exigences régulatrices.
Un porte-parole de l'Union européenne a précisé que des entreprises comme Apple peuvent offrir leurs services dans le marché européen à condition de respecter les règles établies par le DMA. Cette législation oblige les "gatekeepers" — entreprises dominantes dans le marché numérique — à garantir que leurs services respectent la protection des données et la sécurité des utilisateurs.
L'adaptation des stratégies de Meta et d'Apple face aux régulations européennes montre à quel point les législations sur la protection des données influencent les développements technologiques en Europe. La décision de Meta de ne pas utiliser les données des utilisateurs suisses pour l'entraînement de ses IA et la suspension du service Apple Intelligence en Europe sont des exemples concrets de l'impact de ces régulations sur les géants de la tech.
Ces ajustements montrent également l'importance croissante de la conformité aux régulations pour le développement de technologies respectueuses des droits des utilisateurs. À l'avenir, les entreprises devront naviguer soigneusement entre innovation technologique et respect des normes légales pour réussir sur le marché européen.